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Les bâtiments de la banque centrale du Congo

Financer les investissements directs au pays, mobiliser l’épargne intérieure, garantir les crédits à l’économie par l’Etat, réduire les importations et évaluer la TVA remboursables, telles sont les stratégies de riposte envisagées par l’autorité monétaire pour faire face au contexte économique mondial de stagnation. Ces propositions du gouverneur de la Banque Centrale du Congo ont été faites lors de la conférence de presse qui a suivi la 9ème réunion ordinaire du Comité de politique monétaire pour le mois de septembre. Le monde économique connait un moment morose de son histoire, déclare Déogratias Mutombo Mwana Nyembo avant de remercier Dieu parce que la RDC s’en tire encore mieux avec un taux de croissance estimé à 8.4% pour 2015. Un taux qui est bien au dessus de la moyenne de l’Afrique subsaharienne qui est de 4.5% alors que les perspectives de croissance mondiale ont été revues à la baisse à 3%, relate-t-il.
Cependant, fait remarquer le patron de l’Institut d’émission : " Notre économie reste vulnérable dans ce contexte de ralentissement mondial étant donné sa dépendance en matières premières qu’elle exporte. Le cuivre principal produit d’exportation a perdu 25% de son prix depuis juin 2014 alors qu’il est le premier dans la contribution de recettes d’exportation du pays ". Sa part dans le PIB est donc non négligeable. Déogratias Mutombo a aussi évoqué la baisse du cours du pétrole qui est de plus 55%. A ce sujet, indique-t-il, le pays perd en ce qui concerne les royalties pétrolières tirées de l’exportation de brut produit localement . Cette perte est allée au delà de 50% parce que mensuellement les royalties se chiffraient autour de 35 millions mais aujourd’hui elles sont à moins 15 millions, mentionne-t-il. D’après le gouverneur de la BCC, c’est un côté négatif bien que " nous soyons une économie importatrice nette des produits pétroliers mais du coté production nous sommes perdant". Et par conséquent, a-t-il poursuivi, si le rapatriement de recettes en devise d’exportation peut baisser il va falloir veiller à ce que les importations ne conduisent pas à une baisse de l’offre des devises sur le marché national. C’est très important pour le maintien de la stabilité du taux de change et d’inflation, souligne-t-il. "Nous sommes une économie à féliciter. On est pas ébranlé mais cela ne signifie pas qu’il faut dormir sur ses lauriers, il faut mettre en œuvre des politiques de riposte à la stagnation. Il faut baisser les importations ", suggère-t-il.
En effet, il est vrai, reconnait-il : "nous n’allons pas produire tout ce que nous importons aujourd’hui jusqu’à tous les produits manufacturés mais nous sommes en mesure de produire un bon nombre de produits que nous importons pour consommer en commençant par des produits alimentaires de base. Il faut permettre au secteur privé d’investir principalement pour la production alimentaire au moyen des crédits bancaires ou de l’accompagnement de l’Etat qui devra consister, à court terme, à garantir ces crédits et à organiser l’encadrement de entreprises bénéficiaires de crédits ", fait-il remarquer.
En outre, un pays qui est frappé par un ralentissement doit avoir une stratégie qui vise à réduire ses importations en stimulant son économie pour atteindre progressivement l’import et orienter la consommation finale sur la demande intérieure, propose l’autorité monétaire. Selon ses dires, c’est le moyen efficace de garantir une croissance forte et rapide et même de réduire sa dépendance à l’économie mondiale. Le gouverneur Déogratias Mutombo est donc favorable à une stratégie de riposte à la stagnation à travers un plan de relance, un programme économie d’urgence. Et cela au moyen de politiques contra cycliques qui consistent à activer les politiques budgétaire, monétaire, de crédit et d’encadrement, souhaite-t-il.
Ainsi, il n’a pas manqué d’expliquer que les investissements durables et efficaces sont ceux qui commencent par une utilisation efficace de son épargne intérieure. Bref, " il faut travailler pour mobiliser l’épargne intérieure et financer les investissements au pays. Il faut des stratégies de riposte pour stimuler l’économie, réduire les importations tout en utilisant rationnellement des ressources intérieures propres. Il faut s’attaquer aux causes du mal que de s’attaquer aux effets ", préconise le numéro 1 de la BCC.
Comme pour le mois antérieur, à la 9ème réunion ordinaire du CPM, il a été décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 2,0 %. Mathy MUSAU

COMMUNIQUE DE PRESSE
Le Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale du Congo a tenu sa neuvième réunion ordinaire au titre de l’année 2015, ce vendredi 02 octobre 2015, dans la grande salle de réunions du Siège de l’Institut d’Émission, sous la présidence de Monsieur Déogratias MUTOMBO MWANA NYEMBO, Gouverneur et Président Statutaire.
Le Comité a procédé à l’analyse de l’évolution récente de la conjoncture économique internationale et nationale et examiné les facteurs de risque pouvant peser sur les perspectives macroéconomiques à court terme en vue de décider sur l’orientation de la politique monétaire.
A cet effet, il s’en est dégagé ce qui suit :
Au plan international,
Dans son rapport sur les perspectives économiques intermédiaires du mois de septembre 2015, l’OCDE a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale dans un contexte marqué par la stagnation du commerce mondial ainsi que la détérioration des conditions financières. Le taux de croissance devrait s’établir à 3,0 % en 2015, soit une contraction de 0,1 point par rapport aux prévisions de juin dernier après un taux de 3,3 % en 2014.
A cet effet, le CPM a salué l’initiative des banques centrales à entreprendre des politiques monétaires proactives à l’effet de dynamiser davantage la demande intérieure.
Analysant l’évolution de l’économie chinoise, principal partenaire commercial de la RDC, il a été apprécié à sa juste valeur les efforts déployés par les Autorités de ce pays visant à assainir l’environnement en vue de booster l’activité économique intérieure, maillon non à la consolidation de la demande mondiale.
Au plan national,
La croissance économique, sur base des données de production à fin juin 2015, est estimée à 8,4 %, soit un recul de 1,1 point de pourcentage par rapport au niveau de fin décembre 2014. Ce recul est expliqué par le ralentissement de la contribution du secteur minier en proie à des contraintes majeures aux plans interne et externe. En attendant l’amélioration des conditions économiques et financières au plan international, le CPM a souligné la nécessité de prendre des mesures efficaces pour résorber le déficit infrastructurel dans les secteurs des transports, surtout le désenclavement des zones de productions alimentaires et de l’énergie, gage de la transformation de nos produits.
Par ailleurs les résultats du baromètre de conjoncture à fin septembre indiquent la poursuite de la détérioration du solde brut d’opinions des chefs d’entreprises qui serait passé de 14,7 % à 10,7 %.
Le marché des biens et services reste marqué par la poursuite de la stabilité, sur fond d’une bonne coordination des politiques macroéconomiques et de la baisse des prix des produits alimentaires sur le marché international. Ainsi, en septembre courant, le taux d’inflation est ressorti à 0,065 % contre 0,063 % en août. En glissement annuel, le taux d’inflation se situerait à 0,67 %, largement en deçà de l’objectif annuel fixé à 3,5 %.
L’exécution des opérations financières de l’Etat au cours du mois de septembre a été caractérisée par une consommation des excédents budgétaires antérieurs.
Sur le marché des changes, il a été noté une stabilité relative sur les différents segments. D’un mois à l’autre, à l’indicatif, le taux est passé de 927,65 CDF/USD à 925,45 et au parallèle de 933,00 CDF/USD à 932,25. S’agissant des réserves de change, le CPM a noté un fléchissement à 1,5 milliard de USD induit par les répercussions de l’environnement international sur la balance des paiements du pays. Des dispositions ont été prises pour remonter le niveau des réserves en vue de pérenniser la résilience de l’économie nationale.
Concernant l’évolution des conditions monétaires, il a été noté un maintien du niveau des taux d’intérêt des banques commerciales notamment à la suite des facteurs structurelles. Cette situation, qui est de nature à réduire la propension à investir, a été placée au centre des discussions interinstitutionnelles dont les résultats, pourront induire une amélioration du financement de l’économie nationale.
Par ailleurs, le guichet des facilités permanentes a permis aux banques d’obtenir des concours au taux de 4,5 %. Sur le marché interbancaire, les transactions se sont dénouées au taux moyen de 1,7 %.
Pour ce qui est des agrégats monétaires, ils ont évolué en phase avec la programmation monétaire.
Sur le marché des titres publics, entre fin août et fin septembre 2015, une ponction de la liquidité de 15,0 milliards de CDF a été opérée par le Bon BCC en vue de contenir les pressions de liquidités induites par un réajustement des dépenses publiques. Cette tendance devrait se poursuivre à l’approche de la fin de l’année au regard de son caractère particulier.
Sur base de l’analyse de la conjoncture et des facteurs de risque sur les perspectives à court terme, le Comité de Politique Monétaire s’est engagé à une politique monétaire proactive. Ainsi, il a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 2,0 %. S’agissant du coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts en devises à vue et à terme, il reste respectivement à 8 % et 7 % et celui sur les dépôts en monnaie nationale à vue, à 2 % et à terme, à 0 %.
La régulation de la liquidité se poursuivra via les adjudications des bons BCC.
Fait à Kinshasa, le 02 octobre 2015
Déogratias MUTOMBO MWANA NYEMBA
Président

 

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1 USD = 2 787,0028 CDF (source: BCC)


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