“Une chute historique”, “du jamais vu”, “une situation incroyable”... il n’y avait pas vraiment de mots pour décrire ce qui s’est passé le 20 avril 2020. Pour la première fois de son histoire, le cours du baril de pétrole est devenu négatif, à -37,63 dollars ! L'effondrement de la demande et l’arrêt des transports suite à la crise du coronavirus en sont les principaux responsables. Si le cours de l’or noir a légèrement rebondi depuis, il reste toutefois à des niveaux très faibles.

Cet effondrement du baril de pétrole a eu des répercussions sur le tarif des carburants à la pompe. Selon les chiffres du ministère de la Transition écologique et solidaire, le prix de l’essence (SP95-E10) a fondu de 15 centimes par litre en moyenne entre janvier et mars 2020, passant de 1,51 euro par litre en moyenne à 1,36 euro par litre. Sur la même période, le diesel (B7) a perdu 18 centimes pour s’afficher à moins de 1,30 euro par litre en moyenne à la fin mars. Mais force est de constater que cette baisse a fortement ralenti depuis début avril (1 centime en moyenne chaque semaine), alors même que le cours du pétrole continuait de dégringoler.

De lourdes taxes

Une mauvaise blague des entreprises pétrolières pour gonfler leurs marges ? Non, le “coupable” est l’Etat. En effet, la fiscalité pèse pour près de 60% dans le prix d'un litre d’essence (plus de 50% pour le diesel) à la pompe, contre environ 30% pour le pétrole brut (le reste provenant du transport, de la distribution et de la marge du raffinage). Et contrairement au cours de l’or noir, les taxes ne baissent pas...

Ces taxes en question sont la TVA (20%) et la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques), dont le montant est fixé chaque année. En 2020, la TICPE s’élève à 59,40 centimes par litre pour le diesel, à 66,29 centimes par litre pour le SP95-E10 et à 68,29 centimes par litre pour le SP95-E5 et SP98. C’est d’ailleurs cette taxe qui a été à l’origine du mouvement des Gilets jaunes en fin d’année 2018, alors que le gouvernement envisageait de l’augmenter. Finalement, il a été décidé de geler les taxes jusqu’en 2022.

Capital.fr