Le ministère du Tourisme a placé l’année 2016 sous le signe de la relance des activités touristiques en République démocratique du Congo (RDC), indique le ministre Mutiri wa Bashara dans une interview à la presse.
Mutiri wa Bashara fait remarquer que la RDC dispose d’un potentiel touristique riche de neuf parcs nationaux dont cinq classés au patrimoine de l’humanité, d’un patrimoine culturel riche de plus de 2.500 dialectes et 450 ethnies, avec autant d’attraits touristiques, suscitant la curiosité des touristes.
Le fleuve Congo, deuxième au monde, les chutes de la Lofoi, les plus hautes d’Afrique, la haute réserve en matière de biodiversité, sont comptés parmi les sites les plus attrayants pour la promotion du tourisme au pays, ajoute-t-il.
Selon Mutiri, la RDC a sombré pendant une quinzaine d’années, présentant l’image d’un pays en guerre. C’est pourquoi, souligne le ministre, il s’est résolu au cours de cette année 2016, de relever les défis majeurs qui freinent le développement du tourisme en RDC et de faire de ce domaine, un secteur générateur des recettes à l’instar des régies financières.
Parmi ces défis, il a cité l’amélioration de l’image de la RDC pour traduire en actes la volonté du Président de la République de faire du secteur touristique un pilier de la croissance. C’est dans ce cadre que le Premier ministre Augustin Matata ponyo travaille sur une stratégie de diversification de l’économie, note le ministre, affirmant que la relance du tourisme vient à point nommé.
Cette relance, soutient-il , passe notamment par la mise en œuvre du projet d’aménagement de la tour de l’échangeur de Limete et la construction de la route de l’esclavage sur recommandation de l’UNESCO dont les fouilles ont commencé avec des équipes mixtes d’archéologues congolais, belges et britanniques afin de reconstituer tout ce travail de mémoire et de le valider scientifiquement.
Le ministre donne rendez- vous à tous les acteurs du secteur de tourisme en juillet 2016 pour l’organisation d’un salon du tourisme à Kinshasa. Ce salon, assure le ministre, donnera l’opportunité à la RDC de promouvoir tout son potentiel touristique.
Le tourisme représente moins de 0,8% du PIB au pays
Par ailleurs, le tourisme congolais représente moins de 0,8% du produit intérieur brut(PIB), affirme le ministre du Tourisme, Mutiri Wa Bashara, soulignant que le gouvernement voudrait que ce secteur arrive à contribuer à hauteur de 3 à 5% au PIB du pays d’ici à 2020.
Pour atteindre cet objectif, le ministre du Tourisme reconnait qu’il y a des préalables à accomplir pour l’éclosion des activités touristiques en RDC, notamment la révision de l’arsenal juridique non revisité depuis plus de 30 ans, l’éclosion des services de qualité (des hôtels, des agences de voyages), une bonne pénétration en terme de connectivité aérienne et la facilitation des conditions d’accès.
Le ministre Mutiri épingle également le problème de visa pour les étrangers des pays où la RDC n’a pas d’ambassades, proposant le passage par des tour-opérateurs pour obtenir un visa et le coût de visa. Il affirme qu’une loi-cadre sur le développement du tourisme afin de définir des mesures d’incitations pour attirer les investisseurs a été déposée.
Mutiri préconise aussi l’appui de l’organisation mondiale du tourisme, sur cinq à dix ans pour la mise en place d’un système simplifié des statistiques et la création du compte satellite du tourisme pour l’évaluation de l’évolution du secteur, tant en termes de visiteurs que de contribution au PIB.
ACP/Mat/May