Pour avoir faussé les contrôles d'émissions polluantes, Volkswagen encoure une pénalité de 37.500 dollars par véhicule vendu. Une affaire qui rappelle le scandale des rappels massifs liés à des accidents mortels de Toyota et GM.
18 milliards de dollars. Tel est le montant maximal de l’amende dont risque d’écoper Volkswagen aux Etats-Unis. Après Toyota dans les années 2009-2010 et General Motors plus récemment, c’est le groupe allemand qui se retrouve en ligne de mire. Aux Etats-Unis, on ne rigole pas avec les normes de sécurité et d’anti-pollution. L’Agence fédérale de protection de l'environnement (EPA) américaine affirme en effet que les modèles Volkswagen et Audi (des années 2009 à 2015) équipés de moteurs diesel TDI disposent d'un logiciel permettant de contourner les tests d'émission de polluants.
Dévastateur pour l'image de marque
"Ces automobiles étaient équipées d'un logiciel qui coupait le mécanisme de contrôle des émissions en circulation normale et l'activait lorsqu'elles subissaient un test d'émission", expliquait vendredi Cynthia Giles, une responsable de l'EPA. L'enquête concerne près de 500.000 véhicules et les amendes encourues pourraient atteindre… 37.500 dollars par véhicule, soit plus que le prix de vente moyen de chaque exemplaire, observe l'EPA.
L'action Volkswagen s’est effondrée en conséquence ce lundi à la Bourse de Francfort de 17,14%, entraînant dans son sillage tout le secteur automobile. L’impact sur l’image de marque de Volkswagen, historiquement à la traîne outre-Atlantique, est dévastateur. C’est le premier vrai accident de parcours dans l’offensive mondiale du groupe de Wolfsburg qui a décroché la palme de premier constructeur au premier semestre. Certains observateurs notent que le réflexe nationaliste n’est peut-être pas absent des réactions américaines, histoire de "protéger" un peu GM et Ford...
Le fâcheux précédent de Toyota
Le groupe automobile germanique risque donc la plus forte amende jamais encourue par un constructeur. Soit dix-huit fois ce que Toyota ou GM ont dû payer pour des affaires concernant, elles, des accident mortels. Le consortium nippon avait en effet connu une crise majeure au tournant de la décennie, lors d'un rappel en urgence de près de 9 millions de voitures dans le monde, principalement aux Etats-Unis, à cause de problèmes de pédales d'accélération pouvant censément se bloquer et de freins réagissant tardivement.
Ce rappel massif avait nuit terriblement à l'image outre-Atlantique de la firme japonaise. Même si une enquête de l’agence de sécurité routière américaine NHTSA avait in fine en partie blanchi le constructeur. Mais le mal était fait. Toyota a quand même dû en mars 2014 accepter le versement de 1,2 milliard de dollars aux Etats-Unis.
General Motors a pour sa part écopé la semaine dernière d'une amende de 900 millions de dollars pour avoir dissimulé des informations concernant un défaut mécanique lié à… 124 morts et 275 blessés, refermant ainsi le volet le plus explosif de ce scandale. Cet accord doit éviter dans l'immédiat des poursuites pénales au constructeur de Detroit, qui a dû, en 2014, rappeler 2,6 millions de véhicules, près de dix ans après avoir détecté le problème, a annoncé le département de la Justice américain. En échange, les autorités renoncent à le poursuivre au pénal. Cet accord ne met pas totalement fin, toutefois, aux tracas judiciaires de GM, qui reste visé par une montagne de plaintes de familles de victimes présumées.
Avec Challenge.fr