La cession par Lundin de ses 24% de participation dans le projet d'exploitation Tengu Fungurume en République Démocratique du Congo, à BHR Partners pour une considération de 1,14 milliard $, est le deal de private equity le plus important en cours de finalisation en Afrique, depuis le début de l'année 2016.
La valeur de la transaction est supérieure aux 900 millions $ de deals réalisés au cours du premier semestre 2016 s'achevant au 30 juin, selon des données publiés par l'association africaine des capitaux investisseurs (AVCA).
Depuis la fin juin 2016, une trentaine d'autre deals ont été réalisés. Les 2,5 milliards $ de transactions effectuées en 2015, pourront être dépassés au 31 décembre 2016.
Ce tableau global ne devrait toutefois pas occulter les défis que connait le private équity en Afrique. On est loin du niveau record des 4,2 milliards $ et 8,1 milliards $ de transactions réalisées respectivement en 2013 et en 2014.
Des investisseurs comme KKR ou encore Carlyle, ont réalisé de gros investissements dans la région (Ethiopie et Nigéria). De son côté Abraaj Group mobilisait en 2015 jusqu'à 1,3 milliard $ pour investir dans la région, un record à l’époque.
L'Afrique de toutes les promesses traverse des moments difficiles. Le Nigéria, la plus large économie de la région, est traversé par une crise économique qui se caractérise par la récession, une inflation record et la dévaluation de sa monnaie. Cette situation a eu des conséquences sur la stabilité du naira et du système financier.
KKR ne s'est plus aventuré sur un autre deal que les 200 million $ dépensés pour l'acquisition de l'éthiopien d’Afriflora. Satya Capital et TPG, qui nourrisent des ambitions communes pour l'Afrique, n'ont plus rien annoncé depuis leur investissement dans le secteur éducatif. Le terrain semble désormais plus favorable pour des investisseurs de long terme dans la région ou encore des institutions de financement du développement, à l'instar d'Actis, du Commonwealth Development Corporation, de Proparco, de la Banque Africaine de Développement, ou encore les sociétés financières multilatérales (SFI, Société Islamique de Développement, etc...).
La percée de la firme sino-américaine BHR Partners semble alimentée par la perspective de hausse des prix du cuivre, qui fait l'unanimité chez les analystes, s'appuyant sur une hausse potentiel de la demande mondiale, en rapport au projet du président élu des Etats-Unis Donald Trump, de reconstruire son pays.
Basée dans la zone économique de Shanghaï en Chine, BHR Partners, est la mise en commun de l'expertise et des ressources de la firme chinoise de gestion des actifs Bohaï Capital, de RSP, une firme diversifiée américaine spécialisée dans les placements immobiliers et le capital investissement, et de Thorton, la firme américaine de conseil à l'investissement.
Idriss linge / Agence Ecofin